Un an plus tard, la crainte sur Montréal-Nord perdure
Voilà très exactement un an, jour pour jour, qu’a eu lieu l’assassinat gratuit du jeune Freddy Alberto Villanueva par le criminel impuni et libre Jean-Loup Lapointe, assisté par Stéphanie Pilote. Atteint de 3 balles, Freddy est décédé à l’hôpital, et deux de ses amis ont été aussi atteints par les tirs de cette ordure fasciste qui continue de se promener dans les rues montréalaises avec son arme à feu. Cet agent de la paix [capitaliste] a peur; c’est donc normal qu’il se protège de ces jeunes révoltés contre la justice à deux vitesse qui leur est imposée !
Va te faire foutre Jean-Loup Lapointe, toi et tes collègues qui te soutiennent.
Réputé pour être un trou du cul avec son attitude de baveux, il harcelait les jeunes issuEs de minorités ethniques dans l’unique but de les provoquer, les emmerder, les rendre coupables de quelque chose qu’ils et elles auraient commis par leur ras-le-bol de cet agacement parasitaire (ou policière, si vous préférez). Il est finalement tombé sur la mauvaise personne, sur le mauvais petit groupe de jeunes (que les mass-médias poubelles ont exagéré en affirmant que ces jeunes étaient plus de 25 personnes), qui n’a pas hésité à répondre directement à la provocation. Résultat ? La mort. Être dissidentE à la justice bourgeoise revient à se faire tirer dessus par ses chienNEs de garde. Lors des manifestations, ce sont des balles de caoutchouc, de poivre de Cayenne, et des lacrymogènes. Lors des parties de dés dans un parc, ce sont des balles réelles.
Que se passe-t-il donc aujourd’hui ?
Il y aura une marche collective pour commémorer l’assassinat gratuit de Freddy Alberto Villanueva ce soir dans l’arrondissement de Montréal-Nord. Une simple marche, bien pacifique, bien aliénée, avec des pancartes, des slogans, des photos, mais rien – absolument rien – pour transformer les rapports sociaux entre les jeunes de Montréal-Nord et les gorilles équipés d’armure de béton et de matraque. Une marche pour prouver un désir de renouveau, mais une honte à l’extériorisation radicale et révolutionnaire de celui-ci. Une marche qui, au final, ne servira à rien. Elle réduiera même la volonté insurrectionnelle et révoltée du milieu en simple pétard mouillé. À vouloir tout pacifier et adoucir à tous les niveaux par la non-violence, on en tue l’essence des jacqueries juvéniles qui sont survenues l’année passée en fin de soirée.
Pourtant, c’est l’émeute, la révolte, l’insurrection qui crée la conscientisation de masse spontanée (surtout celle des indécisES, des sous-prolétaires et des oppriméEs), l’identification de soi à un intérêt de classe. C’est la lutte des classes – et seulement – qui génère un tel soulèvement, pas une marche ! Celle-ci à l’effet contraire : tolérer, accepter, avaler la répression capitaliste et son joug. Les bourgeoisEs et les capitalistes se sont très bien habituéEs aux manifestations, aux marches et aux « je-ne-suis-pas-content-sti » qui perdurent aveuglément au Québec. Ils et elles savent ce qu’il en est.Sauf qu’ils et elles ont très vite compris avec Montréal-Nord : il faut à tout prix avorter la flamme révolutionnaire dès l’embryon avant qu’elle ne soit contagieuse.
Mais la crainte sur Montréal-Nord perdure.
Les médias ressentent toujours le besoin de faire la démarcation entre « bonnes manifestations » et « mauvaises manifestations » comme en témoigne ce titre de nouvelle : « Hoodstock: l’événement se déroule dans le calme » Il leur est impossible d’éviter de le mentionner. Ils doivent à tout prix le spécifier. Les organisateurs et organisatrices demandent aux policierEs de se tenir à l’écart de la manifestation pour éviter toute lutte de classe insignifiante. Une forte présence policière sera au rendez-vous pour « éviter tout débordement », et des appels à la non-violence survolent les blogues, les sites médiatiques et les pamphlets. Peu importe ce qui a été dit sur Montréal-Nord, peu importe la quantité de subventions faites aux différentes activités par la Mairie de Montréal, les faits restent les mêmes : révoltéEs, les jeunes en ont marre et possèdent un vif potentiel révolutionnaire à exploiter pour démarrer un prologue vers l’insurrection.
Ne voyez-vous donc pas ? Le pacifisme ne fait que ralentir et canaliser l’écœurement de la misère vécue au jour le jour. Cessez de perdre votre temps avec la culture de la non-violence !
13 août 2009 à 21:15
Le vrai problème est d’aborder avec le peuple la question de la violence en séparant celle provenant de l’État, et celle provenant de masses opprimées. Un problème épineux quand on pense que tuer des gens de couleurs dans la rue s’appelle « maintenir la l’ordre » !
Devons-nous revenir à la propagande par le fait ?